J’ignore comment rendre justice à l’expérience qu’à été ma lecture de ce livre.

Dévoré en quelques jours. Le dernier tiers en particulier m’a retenu éveillé jusqu’à 3h du matin, le récit tellement fort que je ne pouvais me convaincre d’attendre le lendemain pour le terminer.

Un certain ressenti de découvrir le livre que j’aurais écrit, dans une autre vie, si j’avais choisi un parcours “littéraire” et non “scientifique”. Un renouveau de rage écologique maintenu sous contrôle, presque étouffé, par un calme fataliste qui n’est pas pour autant un lâcher-prise. Si Les Soulèvements De La Terre était une religion ceci serait sans doute un de leurs textes sacrés, et Powers un de leurs prophètes (bien que Bouddha serait plus apte comme label). Heureusement, ce n’est pas une religion, et ce livre n’est pas un texte divin. Au contraire, je le trouve profondément profane, et humain.

Au-delà du “contenu” (cad les thèmes abordés, les arcs narratifs et péripéties suivi(e)s) la forme est remarquable. Powers écrit avec un style de narration qui, tel la conduite d’une auto à boite de vitesse dans une contrée vallonnée, change de trajectoire et d’allure dès qu’on a avancé une centaine de mètres. Et tout comme cette conduite, l’expérience qui en ressort n’est pas une succession d’interruptions qui nous laisse sur le qui-vive, mais un état de conscience profonde qui s’imprègne simultanément de chaque détail séparé et du mouvement de l’ensemble. Il y a des phrases qui donnent l’impression que le livre entier a été écrit et construit autour d’elles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Arbre-monde

  • Libb@jlai.lu
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    30 days ago

    Merci pour ton partage. J’hésitais encore à le lire… plus maintenant.