• yopla@jlai.lu
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    2 months ago

    Moui, c’est vraiment le truc facile de reprocher aux autres la vapidité culturel de leur voyage, l’artificialité de leurs experiences et de ne pas avoir fait une étude ethnographique complete d’une culture parce qu’ils ne sont resté que deux semaines dans un « ressort ». Mais c’est un peu s’attaquer a des moulins.

    Pour la plupart des gens les voyage ont pour but de mettre nos sens dans une situation de non familiarité qui les éveils, ou en français: vivre quelque chose de différent; découvrir.

    C’est une erreur de penser que les gens voyagent pour apprendre ou comprendre, ils voyagent majoritairement pour ressentir.

    La sensation que tu as en tant qu’europeen, quand tu débarques pour la première fois dans un pays d’Asie (par exemple), où tout tes repères sont chamboulé par l’étrangeté est incomparable avec celle que tu auras en lisant les entrés wikipédia sur la Thaïlande. Ou le mont saint Michel.

    La différence émotionnelle entre se baigner dans une mer a l’eau cristalline, où tu peux voir le fond a 3 mètres de profondeur et la regarder sur youtube et simplement énorme. Dans le 1er cas c’est une expérience dont je me souviendrais toute ma vie et qui me rend heureux quand j’y repense, dans le second, c’est un truc que j’ai oublié aussi vite que je l’ai regardé.

    Quand à la théorie, sur l’aliénation des jobs absurdes et la tristesse du quotidien, je pense que c’est rapidement démontré faux par le fait que plus les gens sont riche et confortable plus ils voyagent.

    Je me rends bien compte du désastre écologique que représente le tourisme, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que la solution, probablement nécessaire qui consiste à le réduire et donc a priver une large part de la population de ces expériences est d’une tristesse infinie.

    Et cette privation, on le sait, se fera par classe sociale, les plus pauvres en premier, les ultra riches jamais, (et on retombe sur le titre de l’article).

    • nicocool84@sh.itjust.works
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      2 months ago

      c’est vraiment le truc facile de reprocher aux autres la vapidité culturel de leur voyage

      Je me l’auto-reproche également. À vrai dire je pense n’avoir jamais réussi à sortir vraiment des circuits balisés pour touristes, malgré des efforts en ce sens, sauf quand j’ai rejoint quelqu’un qui vivait sur place. Là ça change tout. J’ai également accueilli des touristes gratos pendant plusieurs années chez moi (via bewelcome) et j’aime à penser, orgueilleusement, qu’ils ont eu une expérience un peu différente de ma très touristique ville.

      Quand à la théorie, sur l’aliénation des jobs absurdes et la tristesse du quotidien, je pense que c’est rapidement démontré faux par le fait que plus les gens sont riche et confortable plus ils voyagent.

      Je ne pense pas que ça démontre quoique ce soit. On peut très bien imaginer que les riches voyagent car c’est un signe extérieur de richesse qu’il est bon d’afficher, que les plus pauvres le font car ils aspirent à devenir riches, ou même chacun des “groupes de richesse” voyagent pour des raisons différentes. (je ne dis pas que ma théorie est valable, c’est avec ton “rapidement démontré” que je ne suis pas d’accord).

      désastre écologique

      Ben c’est un peu tout le fond du problème. Ce que je dis d’autre c’est accessoire, le désastre écologique c’est la raison.

      tristesse infinie

      Je pense qu’il est tout à fait possible de décider collectivement de ne plus valoriser autant le fait de voyager, et que le fait que ça soit si “joyeux” de voyager est largement une construction sociale (que l’on doit déconstruire). Il me semble qu’il y a un parallèle intéressant à faire avec l’hyper-consommation. Prenons les fringues par exemple, on sait que ça pollue, c’est fabriqué dans des conditions épouvantables l’immense majorité du temps et pourtant il y a une “joie d’acheter” qu’il est dur de combattre. Décider de rapiécer ses fringues, accepter de porter des trucs un peu délavés est vécu comme triste généralement — il faut déconstruire ça aussi. D’ailleurs, « se déconditionner de la joie d’acheter et se conditionner à la tristesse d’acheter », c’est un autre thème (parmi les 8542 autres) sur lequel j’aimerais écrire un jour (=jamais ^^).

      • yopla@jlai.lu
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        2 months ago

        Personnellement je doute que ce soit une construction sociale.

        Je pense que c’est un mécanisme fondamental a notre evolution qui attire l’être humain vers la nouveauté. L’exploration et l’experienciation sont les bases de notre méthode d’apprentissage qui sont activé dès la naissance et qu’il n’y a que l’impossibilité matérielle qui puisse empêcher ce besoin d’exploration.

        Sinon on ne s’est clairement pas compris. Je pense qu’il est complètement sans intérêt de rechercher “l’expérience authentique” et où d’essayer de labeliser certaine expérience comme plus authentique que d’autre. Ça ne veut rien dire. Enfin si ça veut dire que tu considères implicitement tout les modes de vie différent du tiens ou d’une espèce de classe médiane imaginaire qui vivrait de manière pseudo-homogène inauthentique.

        Ton expérience de vie n’en est qu’une parmi tant d’autre. La vie en hôtel particulier 5 étoiles n’est pas plus une expérience authentique ou inauthentique que la vie d’une classe moyenne, celle d’un ouvrier ou d’un SDF. Il est probable que même en vivant dans ce pays tu n’ais fait l’expérience que de très peu de mode de vie différent. Citadin, banlieusard, campagnard, fermier, de très riche a très pauvre, de blanc a noir, homme, femme, X, etc…

        Le mec qui jet-set a Paris pour 24h pour une soirée rooftop a Paris et un douche au champagne au Ritz et une partouze n’a pas une expérience inauthentique parce que ça ne correspond pas à ce que nous vivons. C’est juste une expérience différente.

        Le touriste qui suit un chemin balisé a une expérience différente de ta vie, dans l’absolue elle n’est ni meilleur ni moins bonne, juste différente, mais tout aussi réel.

        • nicocool84@sh.itjust.works
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          2 months ago

          Je pense qu’il est complètement sans intérêt de rechercher “l’expérience authentique” et où d’essayer de labeliser certaine expérience comme plus authentique que d’autre.

          Je ne suis pas défenseur d’une tourisme d’expérience d’authentique  au contraire je défends - avec un peu de mauvaise foi puisque j’ai beaucoup touristé et que je le referai, ne serait-ce que parce que ma compagne n’envisage d’arrêter de tourister et que je l’aime - que les voyages c’est sur-côté, quoiqu’on y fasse.

          Enfin si ça veut dire que tu considères implicitement tout les modes de vie différent du tiens ou d’une espèce de classe médiane imaginaire qui vivrait de manière pseudo-homogène inauthentique.

          Là en effet je ne comprends pas ce que tu dis, mais je sens une pointe d’agacement qui à mon avis est symptomatique de la sacralisation du “voyage”. J’aime pas trop les totems. ;o)

          Concernant notre nature d’explorateur, ben c’est un peu triste si on n’a qu’un douzième de l’année pour l’assouvir ? D’autre part, une vie n’est pas assez pour explorer les environs d’où on habite. Et explorer/découvrir n’implique pas nécessairement de prendre un vol long courrier. Je suis assez sceptique des affirmations qui concerneraient notre nature humaine, ceci dit, on peut en dire tout et n’importe quoi et en réalité, notre “nature” est assez modelable par notre culture, c’est une des choses qui nous caractérise.

          Le touriste qui suit un chemin balisé a une expérience différente de ta vie

          Là c’est toi qui m’a mal lu, j’ai dit dans le message auquel tu réponds que j’ai principalement été un voyageur qui suit les circuits touristique au cours de ma vie.